Face à des questions aussi importantes et larges que le droit des femmes, on peut se sentir impuissant. Que peut-on faire pour le droit des femmes afghanes ou chinoises ? Que peut-on faire face aux violences sexistes ? Ce sont de grands sujets, importants, mais à son niveau, comment peut-on contribuer ?
Il est intéressant de commencer par soi-même, en luttant contre ses propres tendances sexistes. Dans la vape, il y a par exemple une question fréquente en apparence banale : « quelle cigarette électronique pour une femme ? » N’y aurait-il pas du sexiste dans cette question ? Un sexisme sympa, certes, mais du sexisme quand même !
C’est quoi le sexisme ?
Il y a plusieurs définitions, selon le point de vue que l’on prend. Pour les psychologues, c’est un ensemble de préjugés, qui qualifient les genres, positivement ou négativement. Les hommes sont forts. Les femmes sont délicates. Elles s’occupent plus naturellement des enfants, par exemple, alors que les hommes s’occupent de la voiture.
Ces préjugés se forment de la même manière que les préjugés racistes, par essentialisation. Nous réduisons les individus à des caractères communs supposés, des stéréotypes. Les Américains sont gros. Les Français ont des bérets. Les Allemands sont rigoureux.
Le sexisme débouche ainsi sur des jugements a priori, comme par exemple qu’une femme sera moins disponible pour sont travail si elle a des enfants, parce qu’il semble « naturel » que les femmes s’occupent du ménage et de l’éducation.
Ces stéréotypes deviennent aussi des injonctions : la société pousse chacun à se conformer aux caractères attendus. Les hommes doivent être forts et virils, sinon ils ne sont pas vraiment des hommes. Les femmes doivent être belles, minces et sexy (pour les hommes). On offre des poupées aux filles, et des voitures aux garçons.
On parle de sexisme quand les jugements et la pression sociale deviennent des sources de discrimination ou d’oppression. Cela concerne aussi bien les femmes que les hommes. Mais beaucoup plus les femmes, et ceux qui ne se conforment pas aux genres traditionnels. C’est pour cette raison que chez les militant(e)s, certain(e)s vont jusqu’à considérer que le genre, masculin ou féminin, est un problème en soi. Attribué par la société, il contraint les personnes dans un stéréotype qui freine les droits et libertés individuelles, et qui opprime ceux qui ne rentrent pas dans les cases.
Pourquoi un homme ne pourrait pas s’habiller en jupe et se maquiller sans être qualifié d’homosexuel ? Pourquoi une femme ne pourrait pas être « virile » sans être qualifiée de garçonne ?
Quelle cigarette électronique pour une femme ?
De ce point de vue, cette question banale, qui semble naturelle dans notre société, est en fait un signe clair de sexisme. Pour une femme, une cigarette électronique devrait être fine, légère et rose gold ? Elle devrait être une sorte de bijou, être girly ?
C’est un stéréotype. D’accord, ce n’est pas un problème très grave, il y a plus important. Mais ça part de là, et c’est une chose que l’on peut faire au quotidien : identifier et abandonner ces petits signes de sexisme. Ne pas réduire les femmes à un stéréotype de féminité. Un homme n’est pas moins homme s’il préfère des ecigarettes « girly ». Et une femme ne devrait pas se voir proposer une vapoteuse pour femme, mais une cigarette électronique qui lui convient, et qui lui plaît.
Stop aux stéréotypes !
Pour conclure, un conseil aux personnes en couple avec une femme. Aujourd’hui, ne lui faites surtout pas un cadeau sexy, ce n’est vraiment pas le moment. Et pas une friteuse, non plus.
Offrez-lui plutôt une vapoteuse 🙂