Vous commencez la vape pour arrêter la cigarette. Vous savez que la stratégie de la vape, c’est de garder la même consommation de nicotine au début, le temps de quitter la cigarette.
Mais vous aimeriez quand même diminuer votre dépendance à la nicotine dès maintenant, est-ce que c’est possible ?
Voilà qui mérite réflexion pour prendre une décision raisonnée.
Quelle est la fonction de la nicotine dans la vape ?
Avec la cigarette électronique, la nicotine est une marche d’escalier, une première étape. En effet, la fonction de la vape, c’est d’accompagner et de faciliter votre sevrage du tabac en deux étapes :
- D’abord, on conserve la même consommation de nicotine, pour se concentrer sur l’essentiel : éliminer la fumée et se déshabituer de la cigarette, en ne souffrant pas du manque et donc en étant moins tenté de craquer. Ne plus fumer, c’est en effet le plus important, puisque c’est la fumée qui est fortement nocive, pas la nicotine.
- Ensuite, une fois qu’on n’a plus envie de fumer du tabac, on diminue progressivement sa consommation de nicotine jusqu’à l’éliminer.
Pendant la première étape, la quantité de nicotine dont vous avez besoin dans votre e liquide dépend, bien sûr, du nombre de cigarettes que vous fumez. Selon ce nombre, un tabacologue vous prescrirait un patch plus ou moins dosé en nicotine. Pour la vape, c’est le dosage de nicotine dans le eliquide qui permet d’ajuster sa consommation. C’est ce qu’on appelle le taux de nicotine.
Par exemple, pour une personne qui fume environ un paquet par jour, il est conseillé de choisir un eliquide avec un taux de 12 à 18mg/ml. Pour une personne qui fume moins de 5 cigarettes c’est plutôt 3 ou 6mg/ml.
Ça, c’est l’idée générale.
Mais, comme vous, certains fumeurs voudraient commencer à diminuer leur consommation de nicotine dès le début. Prenons donc le temps de déterminer pourquoi, et ce qui se passe quand consomme trop ou pas assez de nicotine.
Que se passe-t-il si le taux est trop fort pour vous ?
Hé bien, curieusement, pas grand-chose.
Les tabacologues ont en effet observé que les fumeurs, comme les vapoteurs, savent très bien gérer leur besoin en nicotine sans y penser. Ils sont habitués à une certaine concentration. Quand ils en ont assez, il ne vapent pas Quand ils ressentent un manque, ils vapent.
Du coup, sauf cas particulier, chaque vapoteur régule naturellement sa consommation de nicotine.
Ce qui peut arriver, c’est de vaper un peu trop sans s’en rendre compte, par exemple, en étant concentré sur une discussion tendue. Si cela vous arrive, les symptômes sont assez rapides et désagréables pour vous inciter à arrêter de vaper tout de suite, bien avant que la dose de nicotine ne soit dangereuse. Forte nausée, de type mal de mer, qui passe en 15 à 30mn, ou mal de tête sont au programme. On n’a pas envie de recommencer cette expérience
Que se passe-t-il si le taux est trop faible pour vous?
Votre corps le sent, et vous allez commencer à ressentir les effets du manque : stress, nervosité, humeur changeante, insomnie… Votre corps réclame une dose plus conforme à ses habitudes, ce qui incite d’abord à vaper plus, ou à monter la puissance. Si votre eliquide est vraiment sous-dosé, ça ne suffit pas, et vous pouvez être de plus en plus tenté par une cigarette.
Il faut aussi savoir qu’un manque, même léger, peut se cumuler. Il arrive que des personnes vapent deux ou trois semaines sous-dosées, sans gêne apparente. Et un jour, sans prévenir, ils ressentent soudainement un manque puissant et difficile à gérer.
Pourquoi vouloir moins de nicotine ?
Deux motifs sont généralement invoqués pour vouloir moins de nicotine que préconisé :
- “J’ai entendu dire que la nicotine était dangereuse et cancérigène, je veux en consommer le moins possible”.
- “Je veux diminuer ma dépendance à la nicotine”.
Faisons le point sur ces deux idées.
La nicotine est-elle dangereuse ?
Toxique et cancérigène, c’est que qu’on entend dire de la nicotine. Qu’en est-il vraiment ?
Toxique ? Oui, à haute dose.
La nicotine est un alcaloïde, comme la caféine par exemple, produite par des plantes de la famille des solanacées : la pomme de terre et les tomates par exemple, et le tabac, bien sûr. La nicotine les protège des insectes. Les alcaloïdes sont tous toxiques, mais dans ce domaine, tout est une question de dosage. Ils sont toxiques à forte dose pour les humains, mais pas aux doses que l’on utilise dans la vape pour la nicotine, et dans le café pour la caféine.
Cancérigène ? Non, vraiment pas.
La rumeur, les médias et les réseaux présentent souvent la nicotine comme étant cancérigène. C’est le résultat d’un amalgame compréhensible avec la fumée de la cigarette. Comme cette fumée est hautement cancérigène, et que la nicotine est son composé actif, il semblait logique de déduire que la nicotine pouvait être cancérigène. Depuis, on connaît bien mieux la composition de la fumée et les effets de ses composants. Ce qui est cancérigène, ce sont les goudrons issus de la combustion. Le monoxyde de carbone, lui, diminue les capacités respiratoires. D’autres produits augmentent les risques cardiovasculaires
La nicotine n’est pas dans la liste. Elle n’induit pas d’augmentation de risque de maladie, raison pour laquelle son usage est officiellement autorisé dans les substituts nicotiniques, donc dans la vape.(source : Dr J. Le Houezec).
Le danger de la cigarette, c’est la fumée. Fumer une cigarette de pelures d’oignon, sans nicotine, serait aussi nocif qu’une cigarette de tabac.
La nicotine crée-t-elle une dépendance ?
Oui, bien sûr. Elle n’est pas cancérigène, mais, dans la cigarette, elle nous rend d’autant plus addicts que les fabricants ajoutent des additifs qui augmentent considérablement son efficacité. Lisez l’article en lien, il est édifiant sur les pratiques des cigarettiers.
Avec la vape, la nicotine semble moins addictive pour deux raisons. L’absence d’additifs, et l’absence de pic de shoot. En effet, la cigarette de tabac est très efficace pour administrer la nicotine. En tant que fumeurs, nous l’avons ressenti : après quelques heures sans fumer, l’envie est forte. On allume une cigarette et, en trois ou quatre bouffées, ça va déjà bien. Les suivantes ne servent qu’à faire des réserves. La cigarette de tabac crée un véritable shoot de nicotine très rapide, qui, pour les chercheurs, compte beaucoup dans l’effet addictif.
La vape ne produit pas ce pic, l’absorption de nicotine est plus lente, et du coup plus contrôlable et moins addictive. C’est la raison pour laquelle les tabacologues expliquent qu’il est plus facile de quitter la nicotine de la vape que celle de la cigarette.
Il reste vrai toutefois que la nicotine produit une dépendance, et que, en adoptant la vape ou tout autre substitut, on choisit de rester dépendant d’elle encore un moment, le temps de se débarrasser du tabac. Ensuite, le sevrage de la nicotine sera plus facile.
Si vous voulez arrêter de fumer avec l’aide d’une cigarette électronique, vous pouvez aussi visiter notre guide pour débuter. Vous pourrez choisir facilement un modèle adapté, et trouver des réponses à toutes vos questions.
Moins de nicotine ? Les enjeux d’une décision
Vous connaissez donc les enjeux : la nicotine, dans la vape, renforce les chances de réussir à se débarrasser de la cigarette.
Vouloir en même temps diminuer sa dépendance à la nicotine rend le sevrage du tabac plus difficile. Il faut donc avoir une vraie bonne raison pour le faire. Une raison importante pour vous.
L’idée que la nicotine serait cancérigène n’est pas une bonne raison : on sait qu’elle ne l’est pas.
Vouloir se libérer de la dépendance rapidement peut être une bonne raison. C’est une raison éthique qui a du sens.
Alors, vous avez une vraie décision à prendre :
- Est-ce que vous êtes déterminé(e) à diminuer votre dépendance dès maintenant, au risque de craquer plus facilement pour des clopes ?
- Est-ce que vous préférez renforcer vos chances de réussir votre sevrage, en concéder un maintien de votre dépendance pendant quelques semaines ?
Vous vous connaissez, vous connaissez la force de vos valeurs, vous savez quel est votre rapport à la cigarette, il n’y a que vous qui pouvez trancher. Personne n’est en droit de vous dire quel est le meilleur choix pour vous.
Pour y réfléchir, vous pouvez lire cet article, qui traite justement de la deuxième étape de la vape, quand on a choisi de commencer avec une dose “normale” de nicotine :
Si je fais ce choix, “pas trop” de nicotine, c’est combien ?
Il y a deux manières de consommer moins de nicotine que vous ne le faisiez avec le tabac: :
- Choisir un taux de nicotine inférieur au taux “normal”
- Choisir le taux normal et vaper aussi peu que possible.
Vapotez avec un taux réduit
Le taux normal dépend de votre consommation de cigarette. Le repère général est celui-ci :
- Moins de 7 cigarettes par jour : 3 à 6 mg/ml
- Entre 8 et 16 cigarettes par jour : 6 à 12 mg/ml
- Plus de 16 cigarettes par jour : 12 à 20 mg/ml
Dans le cas général, mieux vaut prendre le haut de la fourchette.
Pour diminuer votre consommation, prenez le bas de la fourchette.
Laisser ensuite passer quelques jours, au moins une semaine en vapant avec conviction, et faites le point :
- Si vous êtes à l’aise, bravo, c’est ce qu’il vous fallait, vous avez pris la bonne décision pour vous.
- Si vous sentez que vous êtes souvent en manque, que vous vapez plus que vous ne fumiez, voire que vous craquez de temps en temps pour une cigarette, mais que ça reste raisonnable, c’est tendu, mais ça peut encore fonctionner.
- Si vous craquez souvent, il faut envisager que ce n’était pas une bonne idée pour vous. Il serait raisonnable d’envisager l’autre solution : adopter un taux plus fort, juste le temps de passer le cap du sevrage du tabac.
Vapotez peu, avec un taux “normal”
C’est une solution qui est intéressante, parce qu’elle vous permet de réaliser votre objectif, consommer moins de nicotine, tout en vous donnant une sécurité. Si vous sentez les effets du manque et que c’est difficile de ne pas craquer, vous pouvez simplement vapoter plus.
En résumé
Quel que soit votre choix, bravo. Vous avez décidé d’arrêter de fumer, et la vape vous aide à le faire plus sereinement, voire avec plaisir.
Si vous avez finalement décidé de garder votre consommation actuelle pour tenir le coup, nous vous soutenons dans votre choix. Vous pourrez la diminuer quand vous vous serez libéré(e) de la cigarette, Nous vous invitons aussi à lire d’autres articles pour en apprendre plus et trouver du plaisir à vaper.
Si vous avez décidé de diminuer votre consommation tout de suite, nous vous soutenons aussi dans votre choix. Nous vous invitons simplement à surveiller vos sensations, pour ajuster votre stratégie en fonction de la réalité. Si ça marche c’est génial. Si ça ne marche pas, c’est pas grave : c’était bien tenté. En revenant à la stratégie normale, il y a moyen de réussir tout de même.